QUEL NOËL A STRASBOURG ?

LE MOT DU PASTEUR - DÉCEMBRE 2018

Ca y est ! Les cabanons ont été posés, alignés côte à côte et face à face. Entre eux des allées où déambulent des foules, curieuses, dont le regard ne se lasse pas de regarder à la recherche de lumières en ce temps d’obscurité.
Les mendiants ont aussi pris place, plus nombreux que d’habitude, bien visibles aux coins des rues ou sur les ponts, semblant à bien des endroits plus démonstratifs.

Strasbourg s’est bien préparée ; elle s’est sécurisée avec des gilets jaunes (moins embêtants que les autres). Elle est belle, tient à son prestige, se vend bien (capitale de Noël) voire comme on a pu le lire ici ou là « capitale éternelle de Noël » ; rien que cela !
Difficile de faire la fine bouche, il y a tant à voir, et à boire ; mais les cabanons qui semblent les plus fréquentés, en tout cas à l’heure où je déambule, sont ceux où l’on se restaure, où l’on mange et boit (difficile de résister en plus aux spécialités alsaciennes !). Il ne fallait pas se tromper de marchandise à vendre, si en tant que commerçant on veut faire un bon marché... de Noël. Je regarde, c’est beau ! Je prends le temps, c’est dimanche soir. Quelques idées cadeaux. Je n’ai plus mes yeux d’enfant, c’est vrai ! Mais à mesure que j’avance et me déplace d’un marché à l’autre, je m’étonne : pas de traces de Dieu ou de la nativité.
Un peu plus loin, je me console avec quelques santons, mais ma culture n’est pas trés catholique, puis, j’aperçois quelques anges en figurine. J’ai été trop pessimiste. J’arrive face à la cathédrale en second plan, les cabanons continuent d’attirer ma
curiosité, je me dirige vers le Palais Rohan» mais les crèches sont fermées. Passant derrière les cabanons, qui tournent le dos à la cathédrale, je m’étonne de sa faible lumiére. Le son d’un violoncelle là dans la pénombre, attire quelques badauds.

Enfin, je me rends Place Kléber « où tous les chemins y conduisent et qui conduit à tous les chemins ».Autrefois on disait en partie cela de Rome, la ville éternelle dont le slogan pâlit en comparaison du nôtre. Puis, il y a un des trois sapins du marché de Noël, censé élever nos regards vers le ciel, mais mon regard se fixe sur ses décorations, et revient au pied du sapin.
Il y a sur la Place Kléber bien des cabanons de la fraternité, puis, nouveauté, la patinoire, sympa, où je ne vois pas encore le traîneau du Père Noël, mais cela se profile déjà avec l’invitation cette année à la Finlande... peut-être pourrions-nous à l’avenir suggérer une invitation à Bethlehem, en Judée ? Je cherche encore ce soir du 25 novembre, à un mois de Noël,
une trace de ce message qui est venu du ciel, de ces Anges qui sont venus annoncer à de simples Bergers un message de la plus haute importance pour l’humanité :

Aujourd'hui, dans la ville de David, il nous est né un sauveur qui est Christ, le Seigneur !

En rentrant chez moi, je reprends le magazine publié par la ville, « Strasbourg, capitale de Noël » et je me rassure : il y quand même d’autres lieux, d’autres marchés ; il y a de quoi voir encore ; il y a aussi des concerts qui reprendront les œuvres de grands compositeurs qui ont dans le passé rendu hommage à Dieu et à Christ, il y a des événements dans les Eglises. Strasbourg, la belle, rayonnante, syncrétique, nous permettra encore de faire preuve de mémoire d’une nativité : le Fils de Dieu, conçu miraculeusement par le Saint-Esprit en Marie afin de faire de nous des enfants de Dieu par la foi en Christ. Mais j’ai quand même eu l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin, un mystère dans une multitude de magies.

Ce n’est pas simple de dire la Bonne Nouvelle venue des cieux et, face aux fake news et à la tendance de l’homme de tout moderniser, on peut se demander si en fait on n’est pas en train d’effacer une Nouvelle qu’il nous faut relayer. Que nos vies témoignent, que les Eglises de Dieu proclament, enseignent, écrivent :

« Le Fils de Dieu s’est incarné afin de faire de nous des enfants de Dieu »
Galates 4.4 à 7


Antoine Da Silva