TOUTE VIE EST LIMITÉE PAR LE TEMPS

LE MOT DU PASTEUR - FÉVRIER 2018

Février 2018

Moïse l’avait bien dit et face à ce constat, se tourne vers Dieu dans la prière par les mots que nous connaissons bien :

Apprends-nous à bien compter nos jours afin que nous conduisions nos cœurs à la sagesse .

Moïse inscrit dans la prière, la demande de la prise de conscience de la finitude humaine, de la durée de sa vie, si brève. Cette prise de
conscience, favorisant, la recherche de la sagesse, dont la crainte de Dieu est le commencement. Le temps limite la durée d’une vie, non pas seulement par la longueur de ses années, mais parce que toute vie a des saisons, des capacités qui évoluent et qui diminuent. L’Ecclésiaste (chap.12) met en contraste la jeunesse et la vieillesse.

Tiens compte de ton créateur au temps de ta jeunesse, avant que t’adviennent les jours mauvais...

Si le temps – chronos – limite ainsi nos vies, le temps en tant que moment favorable ou défavorable – xairos – rythme nos vies. De
même que l’une des tribus d’Israël, nous devons discerner le temps favorable pour une activité, et discerner le temps où il faut mettre fin à cette activité. L’Ecclésiaste au chapitre 3, au rythme des moments favorables ou défavorables aborde ainsi le temps de planter et d’arracher le plant, le temps de bâtir et le temps de démolir, ou encore le temps de nos émotions – un temps pour rire et un temps pour pleurer – ou encore celui de nos affections – un temps pour étreindre et un temps pour s’éloigner de l’étreinte.

S’il en est ainsi, notre priére pour discerner ce qu’il faut faire, et quand le faire est une priére à raviver continuellement, raviver afin que nos activités soient choisies, adaptées et s’inscrivent au bon moment, dans la durée qui convient, puis, ensuite, qu’elle fasse place à une autre possibilité.

Ce qui est vrai d’un individu, est aussi vrai d’une communauté. Ce que l’individu a besoin de discerner pour lui-même, la communauté a besoin de discerner pour elle-même, en tenant compte des situations si diverses de chacun : des âges, des possibilités, des rythmes. Car l’amour-agapè, nous y oblige. Si notre bienveillance, n’est pas présente dans l’usage des rythmes et des temps, c’est qu’il y a un oubli, qu’il nous faut vite rattraper. Cette bienveillance ne peut se limiter à ceux de la communauté. Daniel Liechti et les citations que nous vous
rapportons, nous incitent fortement à penser extérieur, environnement, quartiers de nos locaux et de nos lieux d’habitation.

La vie éternelle, tout en nous ouvrant au bonheur dans l’usage du temps, implique un ajustement des uns et des autres dans les limites du temps et des activités. Puisque tout ce que Dieu fait est beau et bon en son temps, nous ne sommes pas sans repères dans le temps. Lui,
qui venant de l’éternité a pris place dans un monde qui passe, en Jésus-Christ, son Fils et qui s’est adapté à notre mode de vie, nous donne le modéle de ce qu’il attend de nous. Toute vie est limitée par le temps, mais cette vie dans le temps est l’année pour saisir et vivre déjà en éternité.


Antoine Da Silva