CHERCHEZ D'ABORD LE ROYAUME ET LA JUSTICE DE DIEU

LE MOT DU PASTEUR - FEVRIER 2021

fevrier 2021

 

La Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens vient de nous le rappeler : l’unité au sein des communautés humaines, que c’est difficile ! La famille chrétienne est divisée en de nombreuses Eglises qui ne se reconnaissent pas sœurs entre elles, ne veulent pas partager ensemble le repas du Seigneur, ne sont pas d’accord sur le sens du baptême, et même ne peuvent pas prier ensemble la Prière du Seigneur...
C’est la même chose aussi pour notre pays : l’unité nationale s’avère de plus en plus difficile à définir et à
vivre, comme le constate si bien l’appel incessant des discours de nos politiques au « vivre ensemble », tant les divergences sur les questions éthiques et identitaires, les revendications individuelles et les
héritages communautaristes socio-culturels et religieux sont devenues incompatibles.

L’unité est la volonté de Dieu !
Pour nous Chrétiens, l’unité n’est pas une question de choix. L’unité est la volonté de Dieu, Son projet :

« vous serez mon peuple et je serai votre Dieu »

Son Alliance avec nous : la reconnaissance de Jésus comme Seigneur et Sauveur dans le partage du pain et du vin de la Cène, le partage du même pain et du même vin au nom de Jésus, la Parole de Dieu faite chair, et Sa prière :

« Je te prie afin que tous soient un... comme toi et moi nous sommes un... afin que le monde... te
connaisse...et que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux ».
Jean17.20-22

Comme nous le dit Paul aux Ephésiens 4.1-6 :

« Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la VOCATION qui vous a été adressée... »
v.3 « vous efforçant de conserver l’UNITE de l’esprit par le lien
de la paix »
v.4 « Il y a UN SEUL corps et UN SEUL Esprit, comme aussi vous avez été appelés à UNE SEULE espérance par votre vocation »
v.5 « il y a UN SEUL Seigneur, UNE SEULE foi, UN SEUL baptême »
v.6 « UN SEUL Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous».

L’unité est la volonté de Dieu. La Bible nous dit d’ailleurs que toute division est l’œuvre du mal, le mal
nous coupe de Dieu et les uns des autres, le mal divise et se dit en hébreu « ha satan », le diviseur. La désunion ne peut pas venir de Dieu. Jésus c’est vrai nous dit qu’il apporte la division

« je suis venu apporter la division entre le père et le fils »
Matthieu 10.35

mais c’est que le choix de Dieu ne peut pas se partager, il n’est pas possible d’être à la fois de Dieu
et de Mamon. Devant Dieu notre oui doit être oui et notre non un non !

Mais quel chemin pour vivre cette unité que Dieu veut ?
La foi en Jésus suffit-elle ?
Les chrétiens proclament tous, Jésus Seigneur et Sauveur et Sa parole de l’amour et du pardon gratuit
de Dieu pour tout homme, pourtant ils restent désunis ! Déjà Paul – on le voit chez les Corinthiens
– faisait face aux divisions sur le baptême, la circoncision, les pratiques de la vie juste devant Dieu.
Et Jésus disait lui-même que ce ne sont pas tous ceux qui diront « Seigneur, Seigneur », ni même qui auront guéri en Son Nom, qui entreront dans le royaume de Dieu (Mt 7.21-22)... Au-delà de la foi en Jésus, il faut entrer dans la foi de Jésus !

L’amour du prochain suffit-il ?
« Recherchez l’amour » nous exhortait Paul (1Co14.1). L’amour qui accepte que la sœur, le frère pense différemment de moi, sans la/le juger, sans chercher pouvoir sur elle/lui ? Mais Dieu qui nous aime accepte-t-il que nous pensions différemment de Lui ? Que nous n’obéissions pas à Sa Parole ? Pouvons-nous en vérité accepter des différences de pensée sur l’égalité femme-homme, sur l’égalité de tous les êtres humains ? Que veut dire aimer ? Paul nous dit

« l’amour se réjouit de la vérité » 1Co13.6.

Il le redit en Ephésiens 4 : l’unité dans la foi (v.13) tient à la vérité dans l’amour (v.15) qui se reçoit elle-même de la vérité qui est en Jésus (v.21). L’amour ne peut pas faire l’impasse d’une commune recherche de la vérité. Sinon, c’est l’amour bisounours, qui laisse chacun faire ce qu’il veut indépendamment de Dieu,
se faisant lui-même dieu sans Dieu, laissant place à la loi de celui qui crie le plus fort.

Jésus avait posé la question : « qui sont mes frères ? » (Marc 3.33)
Et Jésus avait répondu : « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-ci est mon frère, ma sœur, ma mère »
(v34). Ce que j’entends ici de Jésus, c’est qu’il ne peut y avoir unité sans référence commune à la volonté de Dieu, qui est la Parole biblique inspirée par Son Esprit et l’enseignement de cette Parole par Jésus lui-
même (Matthieu 7.21-24).

La recherche première, humble et persévérante, d’une commune compréhension de la vérité de la Parole biblique, doit rester au centre de l’unité ou du retour à l’unité perdue. C’est au cœur de la Bible dans les lois de Noé, puis le Code de Sainteté que Jésus a prêché dans son Sermon sur la Montagne (Matthieu 5-7) que la première Eglise lors du Synode de Jérusalem en 52, a retrouvé son unité autour des questions qui la divisaient de la vie juste devant Dieu, de la vie en communion avec la volonté de Dieu.
Nous séparer, ou revendiquer toute compréhension personnelle contre la compréhension des autres frères en Eglise, sans avoir été ensemble jusqu’au bout de cette recherche, est un péché contre Dieu, contre Sa volonté d’unité pour nous.

Aujourd’hui nous devons, je crois, plus que jamais revenir ensemble à l’étude et la prière des textes de
la Bible.

Pierre-Emmanuel Panis